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Cabines UV et risques de cancers

Date de dernière mise à jour : 28/01/2013

S'exposer aux lampes de bronzage par UV augmente-t-il le risque de cancer de la peau ?

Oui. Les UV délivrés par les lampes de bronzage sont classés cancérigènes pour l'homme depuis juillet 2009 par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). En effet, des données récentes ont mis en évidence que les personnes qui s'exposent aux UV artificiels ont un risque de cancers de la peau, et en particulier de mélanome, plus important que les autres. En outre, le mécanisme d'action biologique sur les cellules de la peau démontre clairement le potentiel mutagène des UVA au même titre que les UVB.

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Pourquoi les ultraviolets provoquent-ils des cancers de la peau ?

Les UVA et les UVB pénètrent dans la peau et induisent, dans le noyau des cellules, des altérations de la structure chimique de l'ADN. Des systèmes de contrôle veillent à la réparation de ces dommages pour assurer l'intégrité de l'ensemble des gènes (génome). Cependant, en cas d'expositions fortes et/ou rapprochées, l'accumulation des dommages peut entraîner une saturation de ces systèmes et ainsi conduire à l'apparition de mutations génétiques et de tumeurs cancéreuses. Les lésions de l'ADN apparaissent pour des doses d'UV inférieures à celles provoquant un coup de soleil.

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Est-il plus dangereux de s'exposer aux UV artificiels ou au soleil ?

L'intensité du rayonnement émis par les cabines de bronzage par UV, en France, est comparable dans la majorité des cas à celle d'un soleil très intense. Ainsi, une séance d'UV artificiels équivaut à une exposition de même durée sur une plage subtropicale sans protection solaire ! De plus, les signaux d'alerte (coup de soleil notamment) qui existent lors d'une exposition au soleil sont absents dans le cas d'une séance de bronzage en cabine. En effet, l'effet coup de soleil des UVA est retardé par rapport à celui du soleil et la sensation de chaleur du soleil, due aux infrarouges, n'existe pas dans les cabines qui sont ventilées et rafraîchies.

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Peut-on préparer sa peau au soleil par des séances d'UV artificiels ?

Non, il est fortement déconseillé de le faire pour 4 raisons principales. Premièrement, tout bronzage est une réaction de la peau à une agression par les UV. Deuxièmement, augmenter sa dose totale d'UV reçue en une année (en plus des vacances et des activités en plein air), c'est augmenter son risque de développer un cancer cutané. Troisièmement, contrairement au bronzage acquis par le soleil, le bronzage par exposition aux lampes de bronzage UV n'est pas (ou très peu) associé à un épaississement de la peau à l'origine du mécanisme de protection naturelle de la peau. Et pour finir, la pigmentation de la peau acquise par les séances d'UV artificiels peut donner, à tort, un sentiment de protection qui diminuerait la vigilance des personnes vis-à-vis d'expositions solaires ultérieures.

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Une exposition occasionnelle aux cabines UV est-elle dangereuse et peut-elle entraîner des cancers ?

Les études épidémiologiques disponibles ne permettent pas d'identifier un nombre de séances minimum pour lequel le risque de cancer cutané ne serait pas augmenté. Plusieurs études épidémiologiques ont montré une augmentation de risque de cancers cutanés pour une utilisation inférieure à une fois par mois*.

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Certaines personnes sont-elles plus à risque que d’autres ?

La sensibilité individuelle aux UV est hétérogène. Le risque de cancer cutané est dépendant du phototype de l'individu (capacité à bronzer, couleur de la peau, des cheveux,....) (cf. tableau ci-dessous), des antécédents personnels et familiaux de cancer cutané, de l'existence d'un état d'immunodépression, des expositions fortes au soleil pendant l'enfance, de la présence d'un grand nombre de grains de beauté. La sensibilité aux UV peut être également ponctuellement augmentée par la présence de produits cosmétiques ou de coups de soleil sur la zone à exposer, et par la prise de certains médicaments (antibiotiques, somnifères, antidépresseurs, antiseptiques). Plus que toute autre personne, les personnes de phototype I et II ne doivent pas s'exposer aux UV artificiels (cf. tableau ci-dessous).

Tableau des caractéristiques des différents phototypes

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L'exposition aux lampes de bronzage UV peut-elle être recommandée pour augmenter son taux de vitamine D ?

Non. La faible quantité d'UVB émis par les appareils UV mises à disposition de public ne contribue pas à la production d'une quantité significative de vitamine D. La vitamine D, notamment nécessaire à la fixation du calcium sur la matrice osseuse, est produite par l'organisme à partir d'expositions aux UVB mais aussi absorbée par voie digestive. Dans le cas d'une carence en vitamine D avérée ou supposée, seule la solution d'une complémentation par voie orale serait à envisager.

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Les spécificités de la réglementation française permettent-elles d'éliminer le risque de cancers cutanés associé à cette pratique ?

Non, aucune disposition règlementaire encadrant l'activité du bronzage UV ne pourrait prétendre éliminer le risque de cancer associé à cette pratique, étant donné la nature de son effet cancérigène. La réglementation française vise néanmoins à une réduction des effets délétères de ces expositions à court et long termes. Ainsi, depuis 1997, la vente et la mise à disposition du public d'appareils de bronzage utilisant des rayonnements UV sont réglementées, en France, par le décret n°97-617 qui impose notamment :

  • la présence d'un personnel qualifié dans les établissements mettant des appareils de bronzage à la disposition du public ;
  • l'information des utilisateurs sur les risques liés à une exposition aux rayonnements ultraviolets artificiels et sur les principes de précautions à respecter (enlever tout produit cosmétique, prendre en compte la sensibilité du client pour élaborer le programme d'exposition le plus adapté, espacer les séances, ...) ;
  • mettre à la disposition des clients des lunettes de protection spécifiques ;
  • interdire l'accès aux mineurs ;
  • un contrôle technique régulier des appareils par un organisme agréé par le ministère de la santé.

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L'activité du bronzage par UV artificiels est-elle développée en France ?

L'implantation des installations de bronzage, en France, est faible comparée à celle de voisins européens tels que l'Allemagne, les pays scandinaves, l'Italie ou l'Espagne. Toutefois, la multiplication rapide d'ouverture de centres dédiés au bronzage par UV, ces dix dernières années, suggère un fort potentiel d'augmentation de cette pratique dans la population française qui justifie les actions de prévention et de mise en garde des pouvoirs publics.

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Quels sont les effets des lampes de bronzage UV et du soleil ?

Tableau présentant les effets des lampes de bronzage et du soleil

*Les appareils de bronzage par UV délivrent en France un rayonnement riche en UVA et limité en UVB à 1,5% de l’éclairement effectif UV total selon l’article 8 du décret n°97-617.

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Les lunettes de protection sont-elles indispensables lors d'une séance de bronzage par UV artificiels ?

Les lunettes de protection spécifiques portant le marquage CE (Communauté Européenne) doivent obligatoirement être mises à la disposition des clients lors de séances de bronzage par UV. La fermeture des yeux n'est pas une mesure efficace de protection contre les UVA qui traversent les paupières et provoquent des dommages à court et à long termes, et en particulier des cancers.

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*Veierod et al. (2010) Sun and solarium exposure and melanoma risk: effects of age, pigmentary caracteristics, and nevi. Cancer Epidermiol Biomarkers Prev 19(1):111-20 et Han et al. (2006) Risk factors for skin cancers: a nested case-control study within the nurses' health study. Int J Epidemiol 35(2):272-83.